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Lucien, le plus beau chien du monde
8 octobre 2006

La liberté des grands chiens.

regard


Alors voilà, je suis presque un grand chien. Aujourd'hui, avec le Grand et la Grande, nous sommes allés au Grand jardin, là où je peux circuler seul et renifler plein de choses. J'étais content, parce que ça faisait plusieurs jours que je n'y étais pas allé et même si je m'étais promené plein de fois entre temps, là-bas je préfère. Ce matin en arrivant, l'herbe était encore mouillée et quand je galopais, les gouttes me chatouillaient le ventre et le museau. Mais c'est pas grave, j'ai fait plein de bonds et j'ai cherché un grand bâton, plein de fois de suite. J'aime bien chercher les bâtons, même si c'est toujours pareil. Sauf que j'aime pas attendre, juste avant que les grands me les jettent, ça m'énerve tellement de voir le bâton en l'air sans pouvoir l'attraper que parfois, ça me fait japper. Puis aussi, maintenant que j'ai des dents de grand chien, je peux tout attraper et ne plus lâcher et que même on peut me soulever tellement je tiens fort avec mes dents. Puis il y a un Grand qui habite près du Grand jardin et qui fait tourner des machins avec des ficelles, des trucs rouges et bleus qui vont vite et qui sautent sur une ficelle qui est attachée avec deux bâtons (je sais que c'est pas très clair ce que je raconte, mais je ne sais pas comment on appelle ces trucs là). J'aime bien le regarder, même si ça me fait un peu peur, parce que ce Grand, avec ces bâtons et ces trucs qui tournent, j'ai l'impression qu'il est comme moi avec mes bâtons que j'aime chercher au bout du Grand jardin quand on me les jette. Il veut juste s'amuser. D'ailleurs j'ai cru comprendre que bientôt, j'irai passer du temps avec lui, mais j'ai pas trop écouter la suite, alors je ne sais pas quand et pourquoi, mais l'idée me plaît bien.


inquiet


Mais le plus important, c'est que je disais au début : je suis presque un grand chien. Cet après-midi, nous sommes allés nous promener avec les Grands. Dans la forêt. La forêt, c'est comme le Grand Jardin, mais encore beaucoup plus grand et on peut galoper partout sans laisse. Avant, les Grands me faisaient pas forcément confiance, mais depuis que je vais à l'école des chiens, ils font des efforts. On a tourné dans tous les sens (enfin surtout moi en fait). Les Grands avaient des paniers et ils ramassaient des petites boulettes brunes par terre qui étaient enveloppées dans des trucs verts qui piquent le museau. Quand je pense que moi, quand je m'arrête pour renifler un caca, on me rouspète, parfois je me demande, je vois pas trop. M'enfin. Le plus important est arrivé à ce moment là, alors que les grands étaient occupés avec leurs boulettes. Comme j'en avais marre de renifler moi aussi les boulettes, je suis allé renifler plus loin, là où les odeurs étaient différentes. Y'avait comme un truc fort qui venait de loin et qui me chatouillait la truffe. Et comme je voulais en avoir le coeur net, il a fallu que j'aille voir ce que c'était. Et là, soudain, j'ai vu devant moi cette forme, ces yeux qui me regardaient, et cette merveilleuse odeur a empli mes narines. Je ne sais pas ce qu'était cet animal, pas un chien comme moi, ni un chat comme ceux du grand jardin. En tout cas, il est parti très vite, et moi derrière lui. J'ai essayé de galoper le plus vite possible, mais lui allait plus vite que moi. Et d'un coup, je ne l'ai plus vu. J'ai tourné en rond un moment avec ma truffe collé au sol mais je ne l'ai pas retrouvé. Et là, je me suis rendu compte que j'étais seul, tout seul. Et au loin , j'ai entendu mon nom "Lucien, Lucien". Je savais que c'était loin parce que je l'entendais à peine. J'ai eu une drôle d'impression. D'abord agréable, parce que je me suis dis que je pouvais faire ce que je voulais, tout ce que je n'ai pas le droit de faire d'habitude à cause de la laisse et des Grands qui disent "non Lucien" ou "Lucien non". Puis soudain, j'ai eu peur, je me suis dis que j'allais peut-être plus jamais les revoir, que je n'aurais plus le droit de monter me blottir sur le canapé avec eux, de faire des câlins et de manger des croquettes. Alors, j'ai commencé à courir très vite vers mon nom. Même que les trucs verts qui enveloppent les boulettes brunes me sont rentrés plusieurs fois dans les coussinets pendant que je galopais, mais je ne voulais pas m'arrêter, il fallait que je les retrouve. Heureusement, je les ai aperçus, et quand j'ai vu leurs silhouettes au loin entre les arbres, j'étais tellement content que j'ai failli me faire pipi dessus (ça m'arrivait souvent quand j'étais petit et très content mais maintenant, j'arrive à éviter). J'ai sauté sur la Grande en arrivant vers elle tellement j'étais content, comme si je l'avais pas vue depuis plusieurs jours. Les autres étaient encore en train de ramasser des boulettes, ils s'étaient sans doute fait moins de soucis que moi. Après, on a continué la balade et je me suis senti comme un grand d'avoir pu aller aussi loin tout seul et surtout d'avoir retrouvé les Grands tout seul. Mais vous comprendrez qu'après tant d'émotions, il faut vite que j'aille me rouler en boule dans mon panier, mes yeux me piquent et mes pattes sont lourdes,  je tombe de fatigue. Mais je suis presque un grand chien.

miclos

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Commentaires
R
...y'à pas encore grand chose à manger là dessus - on repassera
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